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Pourquoi la certification CRC est en plein boom

Le GIE CRC, qui fête ses vingt ans cette année, est sorti de la niche en quelques années. La grande distribution et les industriels y adhèrent en nombre.Ce cahier des charges, évolutif, semble être entré en résonance avec les attentes citoyennes.

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1De plus en plus d’acteurs

Le GIE CRC (Culture raisonnée contrôlée) ne cesse d’accueillir de nouveaux membres : 17 en 2018-2019, dont Auchan, qui adhère pour être « irréprochable » sur la qualité des matières premières qu’il utilise. Excepté Leclerc et Cora, tous les distributeurs ont d’ailleurs rejoint la filière. Pour Bertrand Girardeau, à la tête de la minoterie éponyme (six moulins), très consommatrice de blé CRC, « c’est la grande distribution qui tire. Sans Casino, qui a été le premier à adhérer, je ne pense pas qu’on en serait là aujourd’hui. » Les distributeurs ont déroulé leur cahier des charges auprès des industriels qui ont suivi. Pour s’acheter une réassurance tout en nourrissant leurs discours. « On est l’Intel Inside de vos produits », résume Marc Bonnet, directeur du GIE. McDonald’s avait aussi fait son entrée l’an dernier, soit 38 000 t de blé en plus dès cette campagne. Le GIE, qui compte une dizaine de salariés (contre deux il y a trois ans), n’en oublie pas d’être exigeant et sait, à travers Bureau Veritas, refuser ou suspendre des habilitations.

2Quatre promesses consommateurs

« Nous n’avons aucun objectif de volumes, assure Marc Bonnet, mais des objectifs de résultats comme aller vers une garantie “zéro résidu de pesticides” dès 2021, ou pouvoir prétendre un jour que les agriculteurs contribuent à restaurer la biodiversité ou à réduire les gaz à effet de serre. » Aller sur ce terrain-là est d’ailleurs un vrai point de différenciation pour le GIE qui anticipe assez bien les aspirations des consommateurs. De la même manière, il se revendique « apporteur de solutions digitales », et travaille avec Intercéréales sur une baguette connectée, scannable par flashcode. « Une réassurance très importante pour le consommateur », argumente Marc Bonnet. Enfin, la filière revendique de travailler en agriculture raisonnée, sans insecticide de stockage, et d’offrir une rémunération équitable. Bref, santé, biodiversité, traçabilité et durabilité, dans une démarche de progrès jugée réaliste.

3Des partenariats durables

Parmi ces valeurs, « c’est incontestablement la traçabilité, la qualité sanitaire, ainsi que le 100 % français » qui font la différence par rapport au bio, selon Tony Fouché, codirecteur de la coop de Mansle. Un de ses adhérents y voit « la reconnaissance d’un savoir-faire », même si la prime de 15 €/t lui paraît limite (chaque meunier versant aux OS 21 €/t), de surcroît quand la filière sera garantie sans résidu. Enfin, ce que font souvent ressortir les membres, c’est la relation durable, de confiance, entre les partenaires. Le GIE veut d’ailleurs aller plus loin dans la démarche filières et en faire une stratégie de différenciation à part entière dans le cadre d’un projet GreenGo (de l’Ademe), lequel vise à décortiquer pour une baguette les impacts environnementaux de chaque maillon afin d’améliorer l’écoconception des produits. Ynovae, Boisseaux et Valfrance sont pilotes.

4Une étape vers la HVE

Ainsi, même si les produits CRC n’ont pas été retenus comme « produits durables » pour la restauration collective (EGalim), la démarche veut devenir d’ici 2023 la référence des filières végétales françaises d’excellence dans le blé tendre bien sûr, mais aussi pour une dizaine de productions, dont le colza dès 2020. Certaines structures comptent même s’appuyer sur le CRC, reconnu au niveau 2 de la certification environnementale, pour franchir une marche supplémentaire et passer au niveau 3, dit HVE, en plein essor, même si la HVE porte sur l’ensemble de l’exploitation. C’est le cas de la Dauphinoise, engagée dans un partenariat avec Agromousquetaires. Le CRC comme tête de pont vers la HVE.

Renaud Fourreaux

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